Grande conférence du mois de la Recherche au MINRESI
La Communication du mois d’octobre 2018 a connu une participation massive du public le mercredi 24 octobre 2018 à 13 heures dans la salle de conférences du MINRESI en présence de madame le Secrétaire général Mme Rébecca Madeleine Ebéllé Etamè.
Dr Amina Djoulde Christelle, la conférencière du jour a entretenu l’assistance sur le thème: « Au cœur des « Oko’o Nga’a mo »: Femmes et construction de la paix dans les sociétés Gbaya du Cameroun et de la République Centrafricaine ». Il a été question d’explorer les nombreux atouts de la femme Gbaya visant à instaurer la paix en société.
L’enseignant-chercheur à l’Université de Ngaoundéré, Chargée de Cours au Département d’histoire et Coordinatrice Exécutive du COREDEC, entendez, le Centre de Recherche en Sciences Sociales, basé à Ngaoundéré, est spécialisée en histoire politique, plus spécifiquement, en étude des caricatures en rapport avec les phénomènes politiques.
Dans une perspective combinatoire et sur la base des Oko’o Nga’a mo (femmes de paix), cet exposé analyse les mécanismes endogènes de construction, de promotion et de préservation de la paix au sein de la communauté Gbaya du Cameroun et de la République Centrafricaine. Construite autour du Soré de Nga’a mo rituel de paix relevant du cercle ésotérique uniquement composé des Oko’o Nga’a mo, la réflexion explore la rationalité de la paix dans l’univers culturel Gbaya. La scientifique met en exergue l’ingénierie culturel des Gbaya qui, œuvre pour la paix non seulement à travers sa conception sémantique/notionnelle endogène mais aussi son ordonnancement ritualisé qui en fait un fait culturel cardinal. En marge de son fondement épistémologique, ce postulat a pour finalité, par ces temps où la paix est la denrée la plus recherchée et pour des raisons de recherche appliquée, de procéder à la découverte, la légitimation et la valorisation du discours Gbaya sur la problématique de la paix.
Les Oko’o Nga’a mo sont considérées comme des véritables dépositaires-transmetteuses du savoir historique. Bien que l’initiative de la paix reste le domaine exclusif des hommes, sa mise en œuvre est essentiellement assurée par les femmes qui sont les officiants attitrés et autorisés à pratiquer le rituel de pacification par le biais du Soré.