Histoire de la recherche au Cameroun
Genèse des institutions scientifiques
Comme dans la plupart des autres pays africains, la science dite « moderne » a été introduite au Cameroun avec la colonisation occidentale. On doit le début des activités de recherche scientifique dans ce pays à des explorateurs, des missionnaires chrétiens, des administrateurs des colonies, des officiers des armées allemandes et françaises, ainsi qu’à des domaines aussi divers que la botanique, la zoologie, l’archéologie, l’anthropologie, l’histoire, la sociologie, la sociologie, la géographie physique et humaine, la géologie, etc…
D’abord individuelle, la recherche évoluera progressivement sous des formes plus organisées et institutionnalisées. Au plan institutionnel, le fait majeur à relever au cours de la période coloniale est la création en 1935 de la Société d’Etudes Camerounaises (SECAM), organisme ayant pour objet l’étude de toutes les questions relevant des sciences humaines, de la géologie, de l’océanographie, de la flore et de la faune, tant terrestre que marine, et, en général, de tout ce qui a trait aux particularités du pays. Les travaux de la SECAM ont donné lieu à la publication de la première revue scientifique camerounaise. Bien avant la création de la SECAM , la colonisation allemande avait également créé à partir de 1889 quelques jardins d’essai à Edéa, Akonolinga, Limbé (ex-Victoria). Des recherches sur le monde rural ont également été conduites à cette époque par des individualités rattachées à des institutions scientifiques (universités ou centres de recherche métropolitain) ou autres (église, armée…).C’est au lendemain de la Guerre de 14-18 que la recherche commença à prendre son essor avec la création, par les Services de l’Agriculture du Haut Commissariat de la République du Cameroun.
De nombreuses stations expérimentales sont créées: à Dschang en 1925 (café arabica et quinquina), à Ngaoundéré en 1930 (productions animales), à Bambui en 1933 (cultures vivrières), à Ebolowa en 1938 (café robusta et cultures vivrières), à N’kongsamba (sols) et à Djarengol-Maroua (arachide et traction animale). Après la deuxième Guerre Mondiale, les premiers instituts français spécialisés dans la recherche agricole coloniale commencent à s’installer au Cameroun. L’Institut Français des Fruits et Agrumes Coloniaux (IFAC, qui deviendra plus tard l’IRFA) est le premier à s’installer à Njombé en 1944. Suivi par l’Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux (IRHO) à Dibamba en 1948 et l’Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des pays Tropicaux (IEMVT) à Wakwa en 1955. Ces trois derniers instituts sont également présents dans la plupart des pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest. Dans les domaines autres que l’agriculture, notamment celui des sciences humaines, on note la création à Douala en mai 1944 de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN). En 1949, l’Office de la Recherche Scientifique d’Outre Mer (ORSTOM) créé l’Institut de Recherche du Cameroun (IRCAM), qui couvre des disciplines aussi variées que la pédologie, l’entomologie vétérinaire et médicale, la géographie et l’anthropologie. Dans la partie occidentale du pays, sous administration britannique, on relève la création en 1951 de la Station de Barombi-Kang près de Kumba et, en 1954, celle d’Ekona par la Cameroon Development Corporation (CDC).
L’implantation des instituts de recherches agronomiques résulte de l’évolution de pratiques et de controverses qui passent du stade initial des jardins d’essais, à celui plus élaboré de stations expérimentales, pour accéder enfin au stade institutionnel final d’instituts de recherche. Pour Mina Kleiche, cette périodisation en trois étapes correspond à « trois moments forts dans l’expérimentation agricole et dans la formation des cadres dans les colonies ; le passage de l’agriculture coloniale à l’agronomie coloniale dans les années 1920 ; l’émergence de l’agronomie tropicale à la veille de la deuxième guerre mondiale ; son plein essor, après 1954 ». Durant les phases « jardins » et « stations », les activités se limitaient à la collecte d’informations plus ou moins élaborées, qui étaient ensuite transférées en métropole pour traitement à des fins scientifiques. Jardins d’essai avant la Première Guerre Mondiale, stations expérimentales durant l’entre-deux guerres, et enfin instituts de recherches agronomiques après la Guerre de 39-45. Telle fut la genèse de l’émergence des premières institutions de recherche au Cameroun comme dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest Francophone (ex-AOF).
A l’indépendance, l’Etat camerounais dispose d’une infrastructure de recherche appréciable, et fait montre d’un intérêt particulier pour la recherche scientifique et technique, qui est directement rattachée aux autorités fédérales, mesure qui, à l’époque, témoignait de son importance pour les autorités. Les frais de fonctionnement des instituts étaient pris en charge par les autorités camerounaises, mais les salaires des chercheurs, qui étaient pour la plupart français, étaient assurés par l’ancienne puissance coloniale. Le fait que la recherche soit, pour partie, prise en charge par la France , va permettre à l’Etat camerounais naissant de concentrer dans un premier temps ses moyens à l’enseignement et à la formation supérieurs.
Suivi par l’Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux (IRHO) à Dibamba en 1948 et l’Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des pays Tropicaux (IEMVT) à Wakwa en 1955. Ces trois derniers instituts sont également présents dans la plupart des pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest.
Dans les domaines autres que l’agriculture, notamment celui des sciences humaines, on note la création à Douala en mai 1944 de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN). En 1949, l’Office de la Recherche Scientifique d’Outre Mer (ORSTOM) créé l’Institut de Recherche du Cameroun (IRCAM), qui couvre des disciplines aussi variées que la pédologie, l’entomologie vétérinaire et médicale, la géographie et l’anthropologie.Dans la partie occidentale du pays, sous administration britannique, on relève la création en 1951 de la Station de Barombi-Kang près de Kumba et, en 1954, celle d’Ekona par la Cameroon Development Corporation (CDC).
A l’indépendance, l’Etat camerounais dispose d’une infrastructure de recherche appréciable, et fait montre d’un intérêt particulier pour la recherche scientifique et technique, qui est directement rattachée aux autorités fédérales, mesure qui, à l’époque, témoignait de son importance pour les autorités. Les frais de fonctionnement des instituts étaient pris en charge par les autorités camerounaises, mais les salaires des chercheurs, qui étaient pour la plupart français, étaient assurés par l’ancienne puissance coloniale. Le fait que la recherche soit, pour partie, prise en charge par la France, va permettre à l’Etat camerounais naissant de concentrer dans un premier temps ses moyens à l’enseignement et à la formation supérieurs.
Ministres successifs
Période | Ministres | Dénominations |
---|---|---|
2004- | Mme Madeleine TCHUENTE | Ministère de la Recherche et de l'Innovation |
2002-2004 | Zacharie PEREVET | Ministère de la Recherche Scientifique et Technique |
1997-2002 | Henri HOGBE NLEND | |
1996-1997 | Bava DJINGOER | |
1994-1996 | Joseph MBEDE | |
1992-1994 | Jacob AYUK TAKEM | Ministère de la Recherche Scientifique et Technique |
1990-1992 | Joseph OWONA | Ministère de l'Enseignement Supérieur, Informatique et Recherche scientifique |
1988-1990 | Abdoulaye BABALE | |
1986-1988 | Ministère de l'Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique | |
1985-1986 | David ABOUEM à TCHOYI | |
07/84-1985 | Gibering_BOL_ALIMA | |
02/84-07/84 | Ministère de l'Enseignement Supérieur, Informatique et Recherche Scientifique |